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« 1 mois de malbouffe m’a vieilli de 10 ans »

Publié le : 20 mai 2021Par Claire Lelong-Lehoang


Le documentaire Super Size Me avait marqué les esprits en 2004 : le réalisateur américain Morgan Spurlock y démontrait l’impact de la malbouffe sur la santé physique et mentale – il y faisait l’expérience sur lui-même de manger uniquement chez Mc Donald’s pendant un mois. En 2021, le médecin britannique Chris van Tulleken témoigne à nouveau des effets délétères d’une nourriture ultra-transformée. Il crée le buzz en clamant : « Un mois de junk food a fait vieillir mon corps de dix ans ».



Les aliments industriels au microscope

Pizza surgelée réchauffée au micro-ondes, poulet frit, poisson pané, céréales sucrées, plats préparés et menus truffés d’ingrédients chimiques : tel est le régime agressif que s’est imposé Chris van Tulleken pendant 4 semaines. Surnommé Le docteur qui a renoncé aux médicaments [en anglais The doctor who gave up drugs], ce médecin britannique est avant tout un spécialiste des maladies infectieuses à l’UCLH (University College London Hospitals), et aussi un présentateur scientifique de la BBC. Auteur et acteur des émissions documentaires Donneriez-vous ces médicaments à vos enfants ?, Comment nous nourrissons nos enfants, La vérité sur les dents, il mène une nouvelle Opération Ouch ces dernières semaines. Elle démontre comment « Un mois de malbouffe a pris dix ans de sa vie ». Son crédo : informer son public en devenant lui-même patient, en testant ses essais sur son propre corps. Et les résultats de cette expérience sont inquiétants.

Ce que mangent nos enfants

En somme, ce père de deux enfants a avalé la nourriture qui est habituellement donnée… aux enfants ! Voici quelle conclusion il en tire : « Je suis un homme de 42 ans en bonne santé, raconte-t-il dans Menshealth, mais ce régime alimentaire sur seulement 4 semaines a détérioré mon état général : j’ai commencé à avoir des brûlures d’estomac tout en ayant constamment des fringales, à être anxieux et déprimé, et j’ai également commencé à avoir des insomnies… des hémorroïdes aussi, ainsi que des troubles érectiles. Sans oublier une prise de poids rapide. » En faisant le lien avec les problèmes d’obésité dont souffrent les enfants de plus en plus jeunes, il avertit les adultes sur leurs propres habitudes alimentaires et sur les repas qu’ils servent lors des repas familiaux. « Imaginez ce qui se passe dans le corps d’un enfant qui est nourri ainsi depuis le plus jeune âge et pendant des dizaines d’années ! interpelle-t-il. Il s’avère que 64 % des apports caloriques des enfants proviennent actuellement d’aliments transformés… »

Fausse nourriture, réelle addiction

« Les aliments contenant du glutamate monosodique (ou glutamate de sodium, ou E621) envoient un signal au cerveau en lui faisant croire que ce qui est ingéré est nutritif, alors que ce sont en réalité des aliments vides ; cette information contradictoire entraîne l’envie de manger jour et nuit. » Chris van Tulleken a également constaté ce qu’on appelle une hyperpalatabilité, c’est-à-dire une dépendance aux aliments exagérément sucrés-salés-gras-farineux, avec l’envie de toujours manger plus et plus souvent. « Une IRM a prouvé que mon cerveau a réagi à ces substances ‘alimentaires’ de la même façon qu’à la cigarette, à l’alcool ou à une drogue, explique-t-il dans le New-York Post. Et les changements neurologiques occasionnés par ce changement de régime alimentaire ont même persisté après la fin de la période-test. » Des études récentes, comme celle publiée dans le Jama International Medicine Journal, ont par ailleurs montré que la consommation d’aliments hautement transformés pouvait être liée à un vieillissement accéléré et à une mort prématurée, écrit Hannah Sparks, journaliste au New-York Post.

Vers un étiquetage explicite ?

À travers cette étude, Chris van Tulleken dénonce l’absence de recherches sur l’effet de la nourriture ultra-transformée et addictive sur la santé des enfants : « C’est un véritable scandale ! » peut-on lire dans le Mirror. Il demande désormais un étiquetage alimentaire plus explicite pour avertir les consommateurs des dangers de la malbouffe. Mais sans attendre des actions de la part de la grande distribution, simplement revenir à une nourriture végétale brute, en préparant des repas faits-maison, est une réponse efficace aux considérations soulevées.


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